Le Voyage Extraordinaire
Quand les orphelins Baudelaire rencontrent Jules Verne, ça donne Le Voyage Extraordinaire, une superbe série de bandes dessinées au scénario imaginé par Denis-Pierre Filippi (à qui on doit également la série Colonisation que j’apprécie beaucoup) et au dessin signé Silvio Camboni. Les couvertures de ces œuvres, directement inspirée de la collection Hetzel, donnent d’entrée le ton : on va nager (pour notre plus grand bonheur au vu de la qualité du dessin) en pleine esthétique steampunk. La série est organisée en trilogies, et comporte à ce jour sept tomes parus (on peut donc dire qu’il y en aura encore au moins deux supplémentaires pour compléter la troisième trilogie).
On y suit Noémie et Émilien, deux enfants prodiges et négligés par leurs parents. Lorsque le père d’Émilien, inventeur réputé, disparaît officiellement, les deux cousins vont se lancer dans une étrange aventure où vont s’enchaîner les révélations, à la fois sur les différentes forces en action dans le monde et sur la souvent tortueuse implication de leur famille dans cette histoire.
Leur voyage va commencer avec un prestigieux concours de mécatronique, mais va au fur et à mesure s’en dévier pour prendre une toute autre envergure. En ces temps de guerre mondiale où un mystérieux Troisième Axe vient perturber les champs de bataille, les choses vont se dévoiler plus extraordinaires qu’on ne le croit.
Il va sans dire que le steampunk présente une esthétique particulière qui en fait rêver plus d’un⸱e. Le dessin de Silvio Camboni est à ce niveau absolument remarquable, et les planches sont toujours somptueuses, que ce soit les cités comme Londres, Paris ou New York, ou encore les paysages plus naturels de la seconde trilogie.
On se laisse embarquer aux côtés des jeunes protagonistes dans leurs folles péripéties, et on s’attache rapidement à eux dans ce monde troublé où beaucoup d’intérêts divergents sont en conflit plus ou moins explicitement. Face aux événements, ils vont chercher la vérité et avancer au mieux selon leurs convictions, tout en restant soudés entre eux, quitte pour cela à briser des liens familiaux et devoir choisir leur camp.
Le rythme est haletant, et le scénario habilement ficelé sans trop tirer en longueur, en tout cas pour les deux premières trilogies (le futur nous le dira en ce qui concerne la troisième dont j’attends qu’elle apporte son lots de réponses). Finalement, et c’est le plus important, quand les aventures de Noémie et Émilien nous emportent, il n’y a plus qu’une seule question qui nous taraude : jusqu’où ira ce voyage extraordinaire ?
Informations éditoriales
Le Voyage Extraordinaire, Filippi & Camboni, Vents d’Ouest, 2012 – …